L’immense majorité des textes de la littérature eschatologique musulmane est représentée par des hadîths. L’un d’eux explique que Muḥammad (~) a placé le faux-messie au sommet de l’importance des forces du Mal à combattre : « D’Adam jusqu’à la résurrection des morts, il n’y a pas de question plus grande que celle du Charlatan (l’imposteur, l’Antichrist) » [1] De nos jours, une fièvre eschatologique se répand parmi les peuples musulmans.
Pour les Chiites, le chef libérateur de la fin des temps sera le douzième Imâm, aussi nommé al-Mahdî, disparu en 940 mais mystérieusement présent aux croyants. Le ‘Grand Satan’ américain désigne clairement un ennemi assimilé à l’Antéchrist. Pour certains, Khomeyni lui-même aurait été le Mahdî attendu. Plus proche de nous encore, le président Ahmedinejad suggère que la venue du Mahdî est toute proche.
En climat sunnite, chez les militants islamistes, la fièvre eschatologique est sans doute plus intense encore. L’ouvrage du Palestinien Safar ibn ‘Abd al-Rahmân, The Day of Wrath, relit les événements récents (la deuxième intifada) selon la grille de l’eschatologie coranique. Le drapeau noir de l’État islamique se réfère aux doctrines eschatologiques : le Prophète (~) a dit : « S’il vous est donné d’apercevoir des étendards noirs venant du Khorasan, portez-vous à leur rencontre : parmi eux se trouvera le Calife d’Allâh : al-Mahdî » (Aḥmad). [2]
Il est dit que la tradition sunnite distingue les grands signes et les petits signes :
‒ Les grands signes : « La fumée, l’Antéchrist, la Bête, le lever du soleil à l’Ouest, le retour de ‘Isâ ibn Maryam, le déferlement de Gog et Magog, trois tremblements de terre, un incendie à partir du Yémen qui obligera les gens à se réunir au même endroit ».
‒ Les petits signes : le premier est la disparition de Muḥammad ibn ‘Adb Allâh, le Prophète (~), et le dernier, la venue de son descendant, Muḥammad ibn ‘Adb Allâh, le Mahdî. Les autres petits signes sont le comportement amoral de l’homme : corruption, adultère, pornographie, violence, prouesses techniques, prolifération des conflits [3].
Il est intéressant de noter que l’islam ne confond pas le retour de ‘Issa Al-Massih avec la fin des temps, ni l’Antichrist, ni le Mahdî : ce ne sont que des signes avant-coureurs. Mais de quoi au juste sont-ils le signe avant-coureur ? D’un Califat qui ne dure que 7 à 9 ans ?
Selon le christianisme, nous pouvons résister à l’Antichrist (le Messie imposteur). Nous pouvons préparer le royaume. Mais l’idée d’opérer soi-même le jugement du monde est l’objet de manipulations.
Sait-on suffisamment que les Frères musulmans se sont organisés il y a près d’un siècle grâce au MI5, les services secrets britanniques, et que les Talibans ont été fondés en Afghanistan par la CIA, les services secrets US ? Et l’on pourrait évoquer le récent financement de l’État islamique...
Selon l’Évangile, le retour de Jésus (‘Issa) n’est pas un événement régional opérant un changement politique éphémère. C’est un événement universel qui répond à la question du mal dans le monde par le jugement de l’Antichrist (Ad-Dajjâl). C’est un événement d’une portée mondiale qui apportera la réalisation du but pour lequel le monde a été créé et rétablira l’homme au rang et à la noblesse où le Créateur a voulu qu’il vive. Rien de moins !
[1] N° 1812 dans la collection de Cheikh Sobhi Saleh “Manhal al Waridin”.
[2] Mohamed BENCHILI, La venue du Mahdî selon la tradition musulmane, éditions Tawhid, 2009, p. 44
[3] Mohamed BENCHILI, Ibid., p. 56